avril 16, 2024

Les chatbots IA – gadgets distrayants ou indispensables pour votre média ?

Avec l’annonce par le FT de son chatbot IA, le débat fait rage pour savoir s’il s’agit d’un simple gadget ou d’une avancée sérieuse pour les médias et leurs utilisateurs. Notre point de vue est que, bien qu’il soit encore loin d’être parfait, le chatbot IA s’est fermement imposé comme un outil indispensable pour les éditeurs de presse.

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Alors que l’IA générative domine encore les esprits et les gros titres, l’utilisation de l’IA par les médias à des fins moins litigieuses évolue très rapidement. L’idée d’utiliser des chatbots pour aider les lecteurs à trouver des informations et, ce faisant, à réorienter le contenu existant est évoquée depuis une dizaine d’années, mais c’est seulement maintenant que nous commençons à en voir les résultats.

Ask FT est un chatbot IA, formé à partir des archives du Financial Times, et accessible uniquement aux lecteurs pour trouver rapidement des réponses directes à leurs questions. Forbes et Snopes ont également annoncé des chatbots IA dans le même but.

À première vue, Ask FT et les autres chatbots IA sont une victoire à bien des égards.

Tout d’abord, ils ne menacent pas le journalisme ; en fait, ils ajoutent de la valeur au journalisme existant et peuvent contribuer à faire resurgir des contenus anciens qui, autrement, moisiraient dans le coffre-fort des données.

Deuxièmement, ils offrent un avantage évident aux utilisateurs, puisque les lecteurs peuvent désormais obtenir rapidement des réponses à leurs questions quotidiennes et ainsi, que leur média préféré devienne une base de données instantanément accessible d’informations fiables.

Troisièmement, les chatbots IA offrent une solution à un problème pour lequel nous voyons des clients s’arracher les cheveux. En effet, Upgrade Media travaille avec un grand nombre de nouveaux éditeurs et l’une des questions les plus fréquentes concernant la modernisation de l’édition est celle du balisage. Les différentes approches du balisage des mots-clés, combinées à la grande richesse du français, signifient, comme nous l’a fait remarquer un grand journal, qu’il peut y avoir jusqu’à huit façons de désigner une équipe de football. Ce qui signifie que deviner comment ces informations ont été méta-taguées au fil des ans est un véritable casse-tête. En s’éloignant des mots-clés, l’IA promet de mettre fin à cette confusion puisqu’elle est capable d’apprendre très facilement, à partir du contexte, qu’un certain nombre de termes se réfère à la même chose.

Quatrièmement, et ce n’est pas le moins important, le chatbot IA représente une valeur pour l’éditeur puisque le Financial Times considère le chatbot comme un produit haut de gamme et ne l’offre qu’aux abonnés – une raison supplémentaire pour les lecteurs de s’inscrire et de payer.

Bien sûr, il y a des problèmes initiaux, et les journalistes sont prompts à les trouver, mais il y a aussi une réponse simple à cela. Parmi les moteurs IA actuels, si ChatGPT hallucine et répond de manière erronée, c’est l’utilisateur qui doit découvrir la vérité et la corriger, car ChatGPT ne peut pas accéder au web en temps réel. En revanche, Gemini (née Bard) dispose d’une fonction de vérification des faits qui effectue des recherches sur le web (ce qui n’est pas surprenant puisqu’il s’agit de la progéniture de Google). Un chatbot IA dédié au contenu d’un éditeur peut, et devrait, également vérifier lui-même les faits, en établissant un lien avec les articles sources et en leur donnant ainsi une nouvelle vie et une nouvelle pertinence. Qui plus est, la plupart des quotidiens avec lesquels nous nous sommes entretenus et qui disposent d’une telle IA, l’apprécient.

Il y a quelques mois, des collègues du Times nous ont expliqué que l’idée de ne pas intégrer l’IA dans un journal aujourd’hui était comparable à celle de quelqu’un qui, dans les années 90, rejetait l’utilisation d’une fonction de recherche sur son site web. Dorénavant, l’IA sera aussi le moteur de recherche et les médias qui n’en disposeront pas seront bien stupides.

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