Conseil

Automatiser le print pour libérer le digital : la leçon MHS et Bonnier

Deux groupes européens démontrent qu’automatiser la mise en page imprimée n’est pas un gadget technique mais une transformation éditoriale radicale.

Sous pression économique, confrontés à la baisse de la diffusion papier, Medienholding Süd (MHS) en Allemagne et Bonnier News Local en Suède misent sur l’automatisation de la production imprimée. Leur objectif : rationaliser les coûts, simplifier les flux et réallouer des ressources au digital, sans dégrader la qualité perçue des journaux.

1. Pourquoi ce sujet est crucial aujourd’hui ?

La survie du print dépend de sa capacité à ne plus absorber l’essentiel de l’énergie éditoriale. Pour Gregor Zoller (MHS), « efficient print production is a key enabler. It really does give us that room for digital growth ». Même logique chez Bonnier : les reporters ne pensent plus aux contraintes papier, ils écrivent uniquement pour le digital. Le papier devient un produit dérivé, piloté par algorithmes et contrôlé par une équipe réduite.

2. Ce qu’on croit savoir

L’automatisation est souvent perçue comme un bouton magique. Benjamin Petree (Bonnier) démonte ce fantasme : « They envision an empty office with just one desk and one big button … It’s not that easy ». En réalité, il faut un stylebook détaillé, des règles strictes, des équipes formées et un changement culturel profond. « There has to be strict rules. There cannot be a lot of discussion … Is it mandatory or not? Yes, it is mandatory », insiste Zoller.

3. Ce que ça change

MHS produit déjà 500 pages par mois grâce à Sophi.io, avec un objectif de doublement d’ici fin d’année. Bonnier publie pour 40 titres locaux sans manipulation manuelle et les lecteurs n’ont rien remarqué : « after one week, an editor-in-chief … could not tell which pages were done by hand and which ones were made by the robot », affirme Petree. Preuve qu’une standardisation forte et des gabarits réduits peuvent passer inaperçus auprès du public.

4. Le vrai enjeu à ne pas rater selon Upgrade Media

Le cœur du sujet n’est pas la technologie mais l’organisation. Séparation stricte des rôles, simplification assumée des maquettes, création de « print producers » hautement qualifiés et désignation d’ambassadeurs éditoriaux. L’automatisation ne remplace pas le travail humain, elle redistribue l’énergie : une moitié des effectifs réallouée à la création de contenu chez MHS, les meilleurs maquettistes repositionnés sur la visualisation digitale chez Bonnier.

5. À tester dès demain

  • Simplifier drastiquement les gabarits et processus print pour gagner en efficacité.
  • Imposer des workflows digital-first sans négociation permanente.
  • Repenser les rôles : un petit noyau « print producers » experts, et le reste des forces réaffectées au digital.

Pour en savoir plus : Be precise, clear — and strict: Medienholding Süd on successful print automation (INMA)


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Auteur

David Sallinen

PDG et fondateur d’Upgrade Media et de New World Encounters. Consultant en stratégies numériques. Référent pédagogique d’Upgrade Media Formation

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