Aftonbladet teste un autre rapport à l’info : des réponses claires, en 50 langues, et à la demande. Objectif : fidéliser sans surproduire.
Le quotidien suédois Aftonbladet, premier du pays, a lancé un chatbot conversationnel intégré à son site. L’outil, disponible en 50 langues, reformule les contenus produits par la rédaction pour répondre aux questions des utilisateurs, en direct, via des requêtes libres ou prédéfinies. En six mois, 50 000 requêtes quotidiennes ont été enregistrées.
1. Pourquoi ce sujet est crucial aujourd’hui ?
« Les gens veulent des réponses personnalisées rapides, au lieu de scroller et chercher », selon Martin Schori, directeur éditorial IA & innovation. Le chatbot répond à ce basculement : il convertit un contenu linéaire en réponse ciblée, sans sacrifier la qualité éditoriale. Ce mouvement interpelle tous les médias sur la forme même de leurs formats.
2. Ce qu’on croit savoir
On croit souvent que l’IA déstabilise la confiance dans les contenus. Aftonbladet prouve l’inverse. Cependant, Martin Schori affirme que : « De nombreux chatbots suscitent une faible confiance, comme ChatGPT, alors que Hej base ses réponses uniquement sur notre journalisme vérifié. » L’outil n’est pas un gadget externe, mais un filtre éditorial assumé, centré sur les besoins concrets des lecteurs. C’est un service, pas une rupture.
3. Ce que ça change
Lors de sa version test dédiée aux élections européennes de 2024, le chatbot a généré 160 000 questions. Puis 600 000 pendant les élections américaines. L’adoption est massive quand l’intérêt est ciblé. « Les utilisateurs posaient leurs propres questions ou utilisaient nos prompts préformatés. » L’expérience démontre que le lien direct à l’info active une consommation différente, y compris sur des sujets complexes ou de niche.
4. Le vrai enjeu à ne pas rater selon Upgrade Media
L’IA éditoriale ne vise pas la productivité, mais la médiation. « Ce n’est pas juste un chatbot, c’est un outil de médiation de l’information », insiste Schori. Traduire, reformuler, contextualiser, sans altérer la source. Le défi ne se situe pas dans la technologie, mais dans l’orchestration humaine : prompts à éditorialiser, interface à maintenir, ressources à mobiliser. L’impact est moins sur le volume que sur la clarté et la fidélité.
5. À tester dès demain
- Intégrer l’info à la demande dans les formats longs
- Travailler les requêtes « top of mind » avec les journalistes
- Tester l’impact d’un chatbot multilingue sur l’inclusion et l’audience
Pour en savoir plus : How Sweden’s largest daily newspaper built its own chatbot to let users choose how they consume news (The Fix Media)
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