En Suède, Bonnier News imprime 40 journaux… avec des robots. Mais ce n’est pas la techno qui change tout, c’est l’organisation.
En 2023, Bonnier News Local relance une initiative d’automatisation de ses titres imprimés. Objectif : produire localement, plus vite, sans toucher au travail éditorial. Résultat : un processus repensé autour d’un robot nommé Flow, capable de générer en dix minutes des pages prêtes à l’impression, sans que le lecteur ne voie la différence.
1. Pourquoi ce sujet est crucial aujourd’hui ?
Dans un contexte où l’édition papier reste structurante pour les revenus, l’enjeu n’est pas d’automatiser pour réduire, mais d’optimiser sans dégrader. « Si vous avez une bonne technologie, mais gardez votre ancienne organisation, vous n’en tirez pas beaucoup », résume Benjamin Peetre, senior print developer. Chez Bonnier, l’automatisation est devenue un levier stratégique pour fiabiliser la production, soulager les rédactions locales et recentrer les journalistes sur le digital, sans sacrifier la qualité du print.
2. Ce qu’on croit savoir
Automatiser la production éditoriale, ce serait standardiser le journal. Mais Bonnier prouve l’inverse : l’IA ne touche pas aux contenus. « Le robot choisit les mises en page et les images, mais il ne modifie ni les titres, ni les légendes, ni les textes », précise Peetre. L’erreur serait de croire que la robotisation tue la singularité. Ici, elle repose sur une séparation stricte entre rédaction numérique et production papier, opérée par des « print planners » aguerris.
3. Ce que ça change ailleurs (exemple international)
En mars 2023, Bonnier relance l’automatisation avec 24 titres suédois. En 2024, la Finlande suit. En quelques mois, les lecteurs ne voient aucune différence. « C’était un soulagement que ça fonctionne aussi bien », confie Peetre. L’intégration progressive démontre qu’un déploiement massif peut rester invisible pour l’usager, si les process sont pensés en amont. Une réussite qui inspire déjà d’autres groupes européens en quête de productivité sans perte de qualité.
4. Le vrai enjeu à ne pas rater selon Upgrade Media
L’automatisation n’est ni un outil ni une fin, c’est une logique de production nouvelle. Ce que Bonnier réussit, c’est un découplage total entre fabrication et rédaction. En dissociant les temporalités, en adaptant les gabarits dès la conception et en confiant la supervision à des profils hybrides, l’entreprise transforme l’automatisation en avantage concurrentiel. L’enjeu n’est pas de gagner du temps, mais de redéfinir les rôles pour mieux répondre aux usages.
5. À tester dès demain
• Repenser l’organisation avant d’introduire la technologie.
• Former une nouvelle génération de « planificateurs print » éditorialement compétents.
• Concevoir des templates compatibles dès la maquette.
Pour en savoir plus : Bonnier News transformed its print production through automation (INMA).
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